Proullaud296

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  • Imbibé de soi-même et Fils de Dieu

    Il faut être imbibé de soi-même. Non pas imbu mais imbibé.  Que toutes les pensées procèdent de la littérature, comme un évêque se trouve sans cesse immergé dans la prière. Quoi qu'il fasse, à quoi qu'il pense. “Je suis toujours” disait Mgr Marty – “en prières”. Ainsi toutes les pensées nourriraient-elles une espèce de composition perpétuelle. Nous voilà sauvés. Les lieux communs coulent de source. Tous nos écrits doivent traîner en tous lieux, comme autant de témoignages désespérés. Je sais désormais que chaque ligne procède de l'immortalité.
        Je bats des mains, une éphémère tombe. “Quel orgueil !” disait Lazarus. “Quel orgueil !” Qui est-ce que ça va intéresser ? Tout le monde, mec, tout le monde. L'apaisement de savoir que tout cela sera imprimé, diffusé. L'assurance d'être, par décision de soi-même, un des vieux briscards de la littérature. Et surtout : écrire à la main, écrire n'importe où, avec la certitude de ne pas être lu.
    La fumée.JPGLES FILS DE DIEU        25 12 2046

        ...respecter cet élan de tout un peuple de fils de Dieu. Tout cela est bien bizarre. Et j'écris. Pour l'instant je ne vais vers l'homme que sur un petit carré de papier où l'ombre de ma main même recouvre ce que j'écris. A mes élèves je donne tout, et c'est pourquoi ils me reconnaissent. Ce sont les seule à qui je donne sans restriction tout ce qu 'jai. Je n'ai pas droit à la moindre restriction, de conserver par-devers moi quoi que ce soit, car tout est à eux. “Chacun de vous est le comble du mystère” - notez, notez. Ils sont destinataires de mon tout, et peut-être trouverais-je une inspiration illimitée, un souffle illimité, si je me figurais seulement que c'est à eux que je parle, à eux que j'expédie mon œuvre.
        Qu'il existe par le monde autant d'hommes capables et coupables de penser , d'écrire et d'avoir le temps d'écrire est une chose qui doit m'encourager. Tourne-toi vers le meilleur des hommes et de toi et ne crois pas qu'ils te détestent. Et cependant qu'il est compliqué de vivre. Etrange page quui m'incite à écrire sans honte et à m'amuser de chacun de vous comme aux membres de ma famille disparue (dans la considération de l'argent). Dieu est avec toi, car il a inspiré tous ces inconnus sublimes dont s'inspirent les Revues Littéraires.  Et moi aussi j'appartiens à ce lourd essaim obscur et laborieux.
        Et je ne serai pas moins inconnu qu'eux tous. Combien de sages de l'Inde... C'est la matière humaine qui ne doit périr et non ton propre nom. Propose-leur un jour autre chose que de la [le texte s'interrompt ; le mot manquant serait-il merde ? ]