Proullaud296

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  • Fred Vargas

     

    Fred Vargas, grande dame du roman policier très noir, publie sous pseudo masculin. Ceux qui vont mourir te saluent, titre célèbre, fait allusion au salut des gladiateur : Ave, Cæsar, etc. Des jeunes gens, peut-être frères, ou amants, portent les noms de Tibère, Claude, Néron. Tibère est le fils de Laura, le frère de Gabriella. Les scènes se déroulent à Rome, dans les années 80. Laura est accusée du meurtre de son mari venu à Rome. L'enquêteur, c'est Richard Valence, hommage peut-être au bandit de John Ford, Liberty. Cet enquêteur fut le grand amour de Laura, qui s'acharne à présent sur son ancienne maîtresse, soupçonnée d'avoir tué son mari Valhubert. St Hubert est le patron des chasseurs, son emblème est un cerf, avec de grandes cornes appelées “bois”, mais des cornes quand même.

     

    Pourquoi l'assassina-t-elle ? Si toutefois c'est bien elle. Cette brune Laura se payait-elle un amant ? Mais elle avait une fille cachée, Gabriella, à Rome. Elle l'entretenait somptueusement, pour que la fille ne manque de rien. Or Valhubert, mari mort, serrait bien les cordons de la bourse. Je parle d'argent. Où se procurait-elle cet argent, puisque son époux transpirait de radinerie ? En utilisant sa valise diplomatique, laquelle “vit sa vie de valise” comme elle dit, et transporte des biens ou de l'argent, pour le compte d'un malfrat romain surnommé le Doryphore. Pourquoi Laura aurait-elle tué son Valhubert de mari ? Parce que ce dernier s'intriguait d'incessants aller-retours en train à Rome : il soupçonnait un amant, le saint Hubert, au lieu de soupçonner une fille cachée.

     

    Et cette fois-ci, on allait voir ce qu'on allait voir : ce n'était plus un détective qui prenait la fausse adultère en filature, mais le mari lui-même qui venait tirer les choses au clair. Ah mais. Puis il était mort. Avec une bonne décoction de ciguë. On n'a jamais su ce que c'était que cette ciguë, fatale au philosophe Socrate. La véritable ombellifère en question ne saurait empoisonner quiconque en fait, mais ne vous y fiez pas. Richard Valence, le flic, emmerde tout le monde, débrouille cet écheveau, remonte jusqu'à la fille cachée nommé Gabriella, jusqu'à un évêque : celui-ci ne quitte pas la jeune Gabriella : est-ce son amant ? Ou son père scandaleux ? Richard Valence démolit tout : Tibère, Laura, maman de Tibère et de Gabriella.

     

    Il note tout ligne après ligne dans un vaste rapport qu'il va remettre à qui de droit, ancienne maîtresse ou pas, pour que justice, n'est-ce pas, soit faite. Laura vient tout reconnaître, de nuit, dans son hôtel. Or dans cette même nuit, une femme est assassinée dans l'avenue della Conciliazione, et ce n'est pas Laura : c'est une secrétaire du Vatican, proprement égorgée. Alors ? Alors ! Alors... je ne suis pas allé plus loin, enfin si, une fois. Et je ne m'en suis pas souvenu. J'ignore le ou la coupable. Les polars, même de Fred Vargas, retiennent rarement mon attention. Cette Laura, qui prend paraît-il un avion pour Rome un soir, tue son mari à Rome, et repart le lendemain matin de Rome pour se reglisser dans son lit, afin d'avoir un alibi parce que tout le monde la croyait couchée en France, ne me touche pas : c'est du Tintin et Milou, c'est du Journal de Mickey, en un mot, c'est du polar, ça ne tient pas debout ; ce sont des robots qui tiennent la fatigue à ce point-là, ou Johnny Hallyday jadis en tournée. Laura Valhubert, riche bourgeoise qui s'envoie en l'air, m'indiffère. Sa fille, amante ou fille d'archevêque romain, je m'en fous.

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    Le flic sentimental qui s'acharne sur son ancienne amante au nom de la Jjjjustice et de la Vvvvérité, je m'en tape. Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse : rarissimes sont les héros de romans policiers qui possèdent une épaisseur, une personnalité véritables. Il me semble toujours qu'ils ont l'individualité d'un ressort d'automate, ou de pistolet automatique. Les comparses peuvent bien porter des noms d'empereurs, il se trouve que pour moi ces empereurs sont de vraies personnes, que je connais un par un, avec leurs règnes, leurs débauches et leurs crimes. L'intrigue est bien menée ; enfin, à seconde lecture, le style obtient la mention bien, ce qui est appréciable, mais ce milieu de richards interlopes et alcoolisés ne m'interpelle pas, car j'y suis fermé, indifférent, papalement bouché.

     

    Nous allons donc immédiatement passer au fameux extrait, agrémenté ou non de commentaires oiseux : “Au fait Richard, dit-elle depuis la porte sans se retourner, je ne suis pas passée par la Conciliazione cette nuit. Démerde-toit avec ça. Essaie de savoir si je mens ou non.” C'est Laura qui parle à son ancien amant, le flic. “Ça t'occupera. 25. Valence repassa à son hôtel pour se changer complètement. Il sortit le rapport Valhubert de sa veste et le jeta sur sa table. Il fallait qu'il reprenne tout ça, avec ce nouveau meurtre” Pour mémoire, celui cette fois de la Quelque-Chose-des-Anges, bibliothécaire-archiviste au Vatican, égorgée en pleine rue et en pleine nuit.”Les choses s'étaient beaucoup embrouillées en quelques heures et le pire était qu'il se sentait en cet instant incapable de comprendre quoi que ce soit. Depuis qu'il s'était levé, les évènements l'avaient poussé d'un endroit à un autre, sans qu'il puisse contrôler son corps. Le train pour Milan partait dans deux heures, avec son salut à portée de main.” Il lui suffit en effet de repartir à Paris avec son petit rapport et de le confier tel quel au chef, après ça que les autres se débrouillent. “Il avait encore le temps de tout abandonner, mais ce choix même lui semblait trop complexe à débattre. Il fut presque heureux de découvrir Tibère à nouveau à son poste, devant la porte de son hôtel. Ça lui éviterait d'être seul jusqu'au bureau de Ruggieri”. Ne me demandez pas qui est Ruggieri.

     

     

    Le jeune Tibère va sans doute insister pour accompagner Valence chez ce Ruggieri, pour ne pas le lâcher d'une semelle. C'est qu'il lui en veut, le jeune Tibère, à Valence de poudreuse, qui poursuit sa maman Laura. “Cela lui sembla d'ailleurs presque naturel de le trouver sur sa route, avec cette fidélité tenace.

     

    “ - Tu n 'as pas l'air d'aller, lui dit Valence.

     

    “ - Toi non plus, dit Tibère.” Pour moi, Tibère, le vrai, c'était un vieux dégoûtant qui fut étouffé sous des coussins, dans l'antiquité, par un nommé Macron ; ça ne s'invente pas, vérifiez sur votre moteur de recherches...

     

    Valence reçut ce tutoiement soudain avec un peu de raideur. Mais il se sentait trop mal en point pour avoir l'énergie de remettre Tibère à sa place.

     

    “ - Qu'est-ce qui te prend de me tutoyer ? dit-il seulement.” Ce sont les policiers qui tutoient les impliqués dans une affaire, pas le contraire.

     

    “ - Honneur dû aux mourants par les princes, commena Tibère.

     

    “ - C'est gai.

     

    “ - Ce n'est pas si triste” - il n'y avait pas de vouvoiement en latin. “J'ai bien été mort, moi, hier soir.

     

    “ - Ah oui ?